Dernière page visitéePRATIQUE DU MOYEN FORMAT

Chargement des appareils utilisant le film en bobines
(films de format 120, et accessoirement 220 et 620)

Avec le développement de la photo numérique, d'anciens appareils argentiques se trouvent maintenant disponibles à des prix abordables, et permettent aux amateurs de se lancer dans la pratique du moyen-format. Malheureusement très souvent les notices de ces appareils sont absentes, et la première difficulté rencontrée par le photographe est de charger correctement son appareil.

J'explique ici comment se présente un film de moyen format (film "en bobine"), et comment il convient de l'utiliser. Bien entendu je ne peux détailler toutes les particularités de chaque appareil, et je me contenterai de donner des explications générales valables pour les différents types de boitiers courants.

Description d'un film en bobine

Contrairement aux films de petit format (films 135), les films pour moyen format ne sont pas contenus dans un chargeur étanche à la lumière, mais il sont enroulés sur une bobine et protégés par une bande de papier protecteur. Ce papier porte imprimés sur sa face extérieure différents repères et indications. Sa face interieure est noire. Il est plus long que la pellicule sensible, chaque extrémité formant une amorce protégeant le film sensible par plusieurs tours opaques. Les photos ci-dessous montrent en détail les indications qui pourront apparaître au moment du chargement dans l'appareil.
Lors de l'utilisation, la pellicule s'enroule sur une bobine réceptrice identique à la bobine débitrice (vendue avec le film). Il ne sera donc pas nécessaire de rembobiner à la fin, la bobine débitrice restant dans l'appareil sera simplement déplacée pour venir à la place de la bobine réceptrice.

Sur un même type de pellicule (type 120 par exemple), il sera possible de prendre des photos en plusieurs formats selon la longueur de film que l'appareil utilise pour chaque vue. Certains appareils autorisent plusieurs formats, en fonction d'un réglage ou de la mise en place d'un cache, avant le chargement de l'appareil.

papier protecteur 1

Figure 1

Sur la vue d'ensemble, on distingue :

  1. La bobine, ici en matière moulée (autrefois en métal, parfois avec un axe en bois).
  2. Avec un fond jaune (la couleur varie selon les marques de films), l'amorce, et imprimée sur ce fond l'indication de la sensibilité et du type de film (ici, 320TXP pour 320iso, TriX Professional).
  3. L'indication du format du film : 120 (ce n'est pas le format des images, mais du type de film).
  4. Une grosse flèche noire barrant le papier, elle servira pour aligner le départ du film dans les appareils à avance automatique.
  5. A partir d'ici le reste du film ne doit pas être exposé à la lumière.

  6. Des petites flèches (ou mains) orientées dans le sens du défilement : elles annoncent que le début du film est proche (avancer doucement !).
  7. Ce repère montre avec précision où est collé le début du film.
  8. Les numéros des vues, qui serviront à avancer et caler la pellicule dans les appareils à avancement manuel. Il y a trois séries de numéros, en haut pour le format 4,5x6, au milieu pour le 6x6 et en bas pour le 6x9cm. Ces numéros seront visibles dans une (ou plusieurs pour les appareils multi-format) fenêtre munie d'un filtre inactinique (rouge ou parfois vert) placée(s) au dos de l'appareil.
  9. Sur l'amorce qui va protéger le film terminé, les indications de type de film et de sensibilité, qui seront utiles au laboratoire de développement.
  10. Une petite bande de papier gommé permet de garder enroulé le film terminé en attendant son développement. Le photographe peut y écrire une indication personnelle.

L'image suivante montre agrandies les indications de la première amorce.

papier protecteur 2

Figure 2

Les différents types de films moyen format

Actuellement (dernière mise à jour de cette page : 04/2024), on peut encore se procurer facilement du film du type 120, et parfois 220. Le type 220 diffère du 120 par le fait que la bande de papier protecteur n'est pas continue mais est collée au début et à la fin du film. Pour un même diamètre de bobine le film est deux fois plus long que pour le type 120 et permet donc de faire deux fois plus de vues. Mais il n'est utilisable que dans certains appareils spécialement conçus. Nous ne donnerons pas ici d'indications particulières pour son usage, considérant qu'il s'adresse à des utilisateurs avertis.

Le format 620 est maintenant abandonné, mais peut encore se trouver chez certains distributeurs. La seule différence avec le 120 réside dans le diamètre du noyau central de la bobine. Il est donc tout à fait possible de ré-embobiner un film 120 sur une bobine 620 et de l'utiliser dans un appareil réclamant ce format. On consultera pour cela le tutoriel pour utiliser un appareil en format 620.

Pour mémoire, il faut mentionner :
les formats 116 et 616, plus larges et plus longs que le 120/620, prévus pour donner des images de format 6,5 x 11 cm, très en vogue au milieu du siècle dernier car donnant de belles images en tirage par contact.
le format 127; plus étroit, qui donnait des images de 4cm de largeur (ou hauteur). Se trouve encore chez certains distributeurs.

Les films encore disponibles dans le commerce peuvent se trouver avec les différentes sortes courantes d'émulsions et de sensibilités, en Noir et Blanc et en couleurs.

Les différents formats d'image dans le type 120/620

Dans ce type le film mesure 61mm de largeur. Il est prévu pour donner 16 images de format 4,5x6cm, ou 12 images de format 6x6cm, ou 8 images de format 6x9cm (accessoirement certains équipements ou appareils permettent 10 images de format 6x7cm). Il s'agit des dénominations "offficielles" des formats, dont les dimensions sont en réalité un peu plus petites, ces normes étant issues du système pied/pouce : le 6x6 mesure en réalité 56x56mm.

Le dos du papier protecteur porte 3 séries de numérotations correspondant à chaque format.

Maintenant les travaux pratiques : charger un appareil

Comme pour n'importe quel type d'appareil photo, on veillera à se protéger de toute lumière trop vive : ne jamais rester exposé au rayons directs du soleil. Sinon il y a risque de voile notamment sur les bords de la pellicule.

Avant toute chose assurez vous que vous disposez d'un film du type approprié : ne tentez jamais de placer un film 120 dans un appareil prévu pour le 620. Par contre l'inverse est parfois possible - mais pas toujours. En général une mention écrite dans l'appareil rappelle le ou les types de films acceptés.

Ouvrez le dos de l'appareil, il doit s'y trouver une bobine vide. Sinon il faudra vous en procurer une ; les bobines 120 en plastique sont très courantes car on en jette une à chaque développement ; par contre les 620 en métal ne sont plus fabriquées, conservez soigneusement toutes celles que vous pourrez récupérer.
Si ce n'est pas déjà le cas placez cette bobine vide du coté où se trouve la clef ou le bouton d'enroulement, et assurez vous que l'axe est bien encliqueté en tournant ce bouton.

Placez la pellicule neuve dans son emplacement (fig.3 et 4), le papier protecteur devra se dérouler vers la bobine réceptrice, la face imprimée vers vous (donc la face noire vers l'objectif).

folding ouvert

Figure 3 : appareil type folding ouvert, mise en place du film

reflex bi-objectif ouvert

Figure 4 : appareil type reflex bi-objectif

Détachez la bande gommée qui maintient le film enroulé, déroulez le papier pour engager la languette d'extrémité dans la fente de la bobine réceptrice en la repliant par derrière et enroulez d'un ou deux tours. La suite des opérations va dépendre de l'appareil que vous utilisez.

folding ouvert

Figure 5 : appareil type folding

reflex bi-objectif ouvert

Figure 6 : appareil type reflex bi-objectif

Appareils à avancement manuel

Dans les appareils simples (tous les box, la grande majorité des foldings et beaucoup des autres ...) l'avancement du film est manuel : on tourne une clef ou une molette en surveillant par un regard percé dans le dos de l'appareil et protégé par un transparent inactinique (rouge en général) le défilement des impressions du papier protecteur.

regard inactinique

Figure 7 : ce que l'on voit dans le regard inactinique: d'abord des flèches, puis pour chaque vue un texte (marque) et le numéro

Quand on voit passer les flèches ou les petites mains (repère 6 sur la figure 1), on tourne plus lentement jusqu'à ce que le chiffre 1 (repère 7 de la figure 1) apparaisse bien au milieu du regard. L'appareil est alors prêt pour prendre la première photo.

Bien entendu après chaque image il vous faudra avancer la pellicule jusqu'au repère suivant.

Appareils à avancement automatique

repères

Figure 8 : repères d'alignement de départ du film

Les appareils plus perfectionnés sont pourvus de dispositifs rendant automatique l'avancement du film, et souvent couplant celui-ci avec l'armement de l'obturateur. Cette manœvre est commandée, soit par la rotation d'un bouton, soit par l'action d'un levier. Dans la plupart des cas on procède de la même manière pour charger le film. Celui-ci étant placé et engagé dans la bobine réceptrice comme dit ci-dessus, il faudra trouver dans l'appareil un repère de couleur placé de part et d'autre de la fenêtre image (figure 8).

Alignez sur ce repère la grosse flèche transversale (marquée 4 sur la figure 1 ci-dessus), et refermez le dos de l'appareil. Il suffit maintenant d'avancer le film (avec le bouton d'enroulement ou le levier d'armement) jusqu'à ce qu'il se bloque automatiquement sur la première vue, le compteur de vues doit indiquer 1.

repères

Figure 9 : compteur de vues d'un Rolleicord arrêté sur la photo 1

Selon les appareils, le déclenchement peut libérer l'avancement pour la vue suivante, ou bien il sera nécessaire d'appuyer sur un bouton souvent situé au centre du bouton d'avancement.

Cas particuliers : sur certains appareils, le calage du début du film s'effectue en alignant le numéro 1 de la première photo dans un regard inactinique, parfois placé au dos, parfois sous la semelle de l'appareil (certains Semflex).

Certains appareils (Rolleiflex "Automat") sont munis d'un palpeur qui détecte la sur-épaisseur au moment où le film est avancé. Dans ce cas il suffit de placer le film en engageant le papier sous le rouleau palpeur, sans nécessité d'aligner le repère. (photos 10 et 11)

Rolleiflex automat, rouleau palpeur

Figure 10 : Rolleiflex automat, rouleau palpeur,
le film est placé dans son logement

Rolleiflex automat, film engagé

Figure 11 : Rolleiflex automat, le papier protecteur
du film est engagé sous le rouleau palpeur

Les films 220, qui permettent de prendre 24 vues 6x6, sont utilisables uniquement dans certains appareils (ou certains dos-magasins). Dans tous les cas le mode de chargement est celui décrit pour les appareils à avancement automatique du film.

Fin de la pellicule

Après avoir pris la dernière photo, continuez à enrouler la pellicule pour "emballer" complètement le film dans son papier protecteur. Vous devrez sentir le moment où celui-ci se détache de la bobine débitrice. Enroulez encore trois ou quatre tours, et ouvrez le dos de l'appareil (toujours à l'abri d'une lumière vive). Vous pouvez sortir la pellicule exposée. Repliez vers l'intérieur la partie la plus étroite du papier protecteur (pour faciliter sa découpe dans le noir) et collez la petite bande de papier gommé pour éviter un déroulement accidentel. Vous pourrez y inscrire une annotation.

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